Une beauté cette fleur, nous avons la chance de la trouver sur notre commune.

En faisant une sortie photos à Givry, j'ai eu le bonheur de trouver un coin de paradis d'orchidées sauvages, je vous partage les photos que je vais faire chaque année. Pour des raisons de sauvegarde du site, je ne dévoilerai pas l'endroit.

• Son nom français est l'Orchis des sphaignes

• Spermatophyte angiosperme,
• classe des monocotylédones,
• ordre des Orchidales,
• famille des Orchidaceae,
• sous-famille des Orchidoidae,
• tribu des Orchideae,
• sous-tribu des Serapiadinae, représentée en Europe par 12 genres comptant au total plus de 250 espèces.

• Le genre Dactylorhiza est unanimement reconnu aujourd'hui par les spécialistes européens mais il est l'un de ceux dont l'approche est le plus déroutante sur le terrain. Les difficultés, qui empêchent une délimitation nette des espèces, proviennent surtout de la grande variabilité intrinsèque des taxons, due probablement à un nombre chromosomique élevé et à des mécanismes de fécondation favorisant les hétérozygotes, de l'adaptation à des milieux évoluant rapidement et assez divers écologiquement, d'un haut niveau de réponses aux variations de ces milieux ainsi que d'une extraordinaire capacité d'hybridation.

• La plante est haute de 20-60 cm;
• tige assez compressible;
• 4-8 feuilles caulinaires,
• non maculées,
• linéaires-lancéolées,
• canaliculées,
• cucullées,
• dressées presque verticalement,
• longues de 10-25 cm, larges de 1-3 (-3,5) cm, la plus grande largeur vers le milieu, les 1-3 supérieures bractéiformes; bractées plus longues que les fleurs, cucullées, incurvées dans l'inflorescence; inflorescence dense, assez courte, ovoïde à subcylindrique, haute de 5-10 cm; 20-50 (-60) fleurs roses à lilas, pâles à assez foncées; sépales latéraux oblongs, souvent maculés, longs de 9-12,5 mm, larges de 3-5 mm, étalés horizontalement à dressés verticalement et adossés, le sommet un peu réfléchi; labelle long de 7-11,5 mm, large de 8,5-14 mm, subentier ou trilobé, surtout rhomboïdal, parfois orbiculaire à obcordiforme, légèrement plié longitudinalement à plan, maculé, sur toute sa surface, de points fins, violacés, traçant parfois des tiretés diffus, rarement des lignes ou des ébauches de boucles, les bords réfléchis vers l'avant, parfois crénelés, étroitement colorés; lobe médian assez peu important, souvent aigu et proéminent; éperon assez grêle, long de 8-14 mm, épais de 2-3,5 mm, subcylindrique, descendant, souvent parallèle à l'ovaire.

•  Comme la plupart des taxons du genre, Dactylorhiza sphagnicola est une espèce difficile à déterminer pour un non-spécialiste. D'autre part, sa distinction comme taxon indépendant a longtemps été discutée et n'a pas été admise par des auteurs importants qui refusaient de le distinguer de D. praetermissa ou même de D. traunsteineri. D. sphagnicola a été signalé en Belgique avant 1980 sous divers noms: notamment D. incarnata, D. praetermissa, D. maculata, D. maculata var. (ou subsp.) elodes , D. traunsteineri et sans doute aussi divers noms d'hybride, dont D. Xdeveweri.
• Habitat : de pleine lumière à mi-ombre, sur substrats acides, humides à détrempés: bas-marais acides, bois marécageux de feuillus et de conifères, peut-être tourbières hautes, jusqu'à 600 m d'alt.
• Comportement : Dactylorhiza sphagnicola se rencontre le plus souvent dans les parties les plus mouillées des bas-marais, croissant dans les sphaignes, en pleine lumière. Il se rencontre aussi à l'ombre, dans les boulaies marécageuses, mais toujours dans les zones détrempées. Il semble résister assez mal à l'assèchement du substrat.

   

  

Situation générale de l'espèce

• Répartition: Atlantique et disjointe; la partie méridionale de l'aire, probablement la plus importante, est centrée sur la Wallonie et va des Ardennes françaises et de la Lorraine belge au sud, à la région de Cologne, au nord-est, avec quelques stations isolées plus au nord-est encore, jusque dans la lande de Lünebourg, au nord d'Hanovre, ainsi que près d'Hambourg, de Brême et dans la Frise orientale. La partie septentrionale de l'aire comprend le sud de la Suède jusqu'au Dalsland, une petite partie limitrophe en Norvège ainsi, probablement, que l'île danoise de Læs. L'espèce est partout localisée et généralement assez rare.
• Dynamique: En régression à la suite de la réduction ou de la disparition de ses biotopes par drainage et mise en culture, par recolonisation forestière spontanée, ainsi que par eutrophisation, due notamment aux pluies fertilisantes; l'urbanisation de la région de Cologne, d'où Dactylorhiza sphagnicola a été décrit, le menace gravement dans la vallée du Rhin. Aux Pays-bas, où il a été considéré comme éteint pendant plus de 50 ans, il a été revu récemment sur un site. Il est probable que la répartition morcelée actuelle de D. sphagnicola est le résultat d'une forte régression: sa répartition devait être plus vaste et beaucoup plus continue. Seuls les sites belges et les quelques stations françaises, souvent incluses dans des réserves naturelles, forment un bel ensemble dont la plupart des parties semblent actuellement peu menacées.

  Cependant, l'abaissement du niveau hydrique ou l'eutrophisation des tourbières semble entraîner une menace indirecte mais importante pour Dactylorhiza sphagnicola qui entre alors en concurrence avec d'autres Dactylorhiza, principalement D. maculata, qui résistent mieux à ces variations du milieu et qui s'hybrident avec D. sphagnicola au point de l'absorber parfois. Dans presque tous les sites ou D. sphagnicola a été trouvé, de tels hybrides, parfois abondants, ont été signalés. Des (sur)hybridations suivies de l'absorption de D. sphagnicola par D. maculata (et par D. curvifolia) sont banales en Scandinavie, et ont sans doute contribué à la disparition de D. sphagnicola dans plusieurs sites aux Pays-Bas (phénomène d'introgression).