• La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

    La chapelle de Montmarin

     

    La butte de Montmarin forme un mamelon (altitude environ 100 mètres) qui surplombe la vallée de l’Aisne et du canal des Ardennes (qui se trouve à moins de 80 mètres d'altitude à cet endroit), au sud de cette vallée. A son sommet, on y voit une chapelle, une croix mémorielle des combats de mai-juin 1940 et une source.

     

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

     

    Montmarin est une section de la commune de Givry-sur-Aisne, ancienne section de la commune de Fleury-et-Montmarin et ancien village, aujourd'hui déserté.

    Le long de la route départementale, un mémorial aux résistants morts au combat est érigé.

     

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

    Histoire

     

    Albert Meyrac indique, en 1900 : « Le village de Montmarin — siège, jadis, d'un doyenné — était, il y a trois cent années, au nombre des villages les plus riches et les plus florissants des Ardennes. Il fut détruit avec son château aux temps des guerres de religion ; seule son église a survécu. »

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    En effet, le village a beaucoup souffert des guerres du XVIe siècle et a été complètement dévasté au commencement du XVIIe par les troupes d’Henri IV.

     C'est à cette époque qu'a été démoli le château de Villers, lequel se trouvait à environ 50 mètres de l'église. Cette église est décrite comme « de style ogival du XVIe siècle qui se compose d'une nef principale et de deux bas-côtés. Voûtes et fenêtres ogivales. Piliers avec chapiteaux à feuilles de vigne et à crochets. Portail ogival. Dans le chœur est une dalle de marbre », tombe de Didier de Corvisart et de son épouse Elizabeth Geoffroi, décédés en 1653. L'ensemble de l'édifice était harmonieux. En 1852, la plus grande partie des murs et du toit était à restaurer.

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    Le Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, par Louis Alexandre Expilly, tome 4, 1766, p. 787, donne les informations suivantes:

    MONT Marin, en Champagne, diocèse de Reims, parlement de Paris, intendance de Chalons, élection de Rethel. On n'y compte qu'un seul feu, et ce n'est qu'une simple cense en pays de plaines et de coteaux, assez abondant en menus grains.

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

    L'on signale, encore au début du XIXe siècle, « une fontaine qui est près de l'église de Montmarin et dans laquelle les pèlerins lavent leurs plaies. Le linge qui a servi à cette ablution doit être attaché à l'une des branches d'un buisson qui est près de la fontaine. Ce lieu est très fréquenté, surtout le 12 juin, jour de la fête de saint Méen dont le pèlerinage est à Attigny. Les malades qui se rendent plus particulièrement à ce pèlerinage sont ceux que tourmente le mal appelé mal de saint Méen ou feu Saint Antoine ».

     

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

     

     

    La commune de Montmarin est absorbée, en l'an II, par Fleury, pour former la commune de Fleury-et-Montmarin. Celle-ci est démembrée en 1830 et Montmarin est absorbé par Givry-sur-Aisne. Fleury fusionna avec Ambly pour former Ambly-Fleury.

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    Lors du percement du Canal des Ardennes (vers 1820), « pour satisfaire aux vues du génie militaire, le canal traverse la vallée de l'Aisne au-dessous de Montmarin, de manière à ce qu'un passage de rivière puisse être effectué vers la frontière sous la protection du mamelon sur lequel est le village de Montmarin ».

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    En octobre 1918, comme de nombreux villages de la vallée de l'Aisne, la butte de Montmarin subit un bombardement d'artillerie, qui détruisit son dernier édifice : l'église. Qui datait pour l'essentiel de l'époque du gothique flamboyant, a été détruite lors de la Première Guerre mondiale avec le village qui l'entourait.

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

    Elle fut rebâtie en 1938 sur plans des architectes Malard et Broux mais fut à nouveau anéantie en 1940. Les travaux de reconstruction furent alors encadrés par la Société Coopérative de Reconstruction Immobilière des églises et édifices religieux sinistrés du département des Ardennes. On retrouva les mêmes entrepreneurs et architecte (Yves-Marie Froidevaux) que pour l'église de Givry-sur-Aisne et les artistes Marthe Flandrin, Chéret et Bourdet pour la sculpture et Barillet pour le vitrail. Le marché fut signé le 10 août 1951, les travaux débutèrent en 1959 et l'inauguration de la chapelle eut lieu en 1960 

     

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

     

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

     

    Celle-ci est déclassée en 1923.

    Lors de la bataille de Rethel (16 mai−10 juin 1940), la butte de Montmarin eut à subir des tirs d'artillerie.

     

    Le 1er septembre 1944, en attaquant une unité de la Wehrmacht, six résistants des FFI y furent tués, quatre durant les combats et deux furent fusillés. Un mémorial commémore leur héroïsme.

    La chapelle de Montmarin est implantée à l'ouest du village de Givry et est isolée. De plan centré avec galerie en L, elle se présente sous la forme d'une construction plus haute que longue, à la manière d'un donjon. A la nef carrée est accolé un minuscule chœur à abside à trois pans qui, à l'extérieur, ressemble à une tourelle d'escalier. Le portail d'entrée à trois passages est protégé par un petit porche en béton armé. Il est lui-même devancé par une galerie en forme de demi-cloître ; au raccord de ce dernier avec la chapelle se tient la sacristie. Un petit clocher est campé au faîtage de la nef. L'édifice est entièrement élevé en pierre de taille calcaire de Dom-le-Mesnil en petit et moyen appareil. Le porche, la structure des baies et la charpente apparente sont en béton armé. Les sols intérieurs sont couverts de tomettes. Les baies latérales de la nef et du chœur sont composées de damiers de carreaux de verre dans des remplages en béton. L'ensemble des couvertures de l'édifice est en ardoise, car en 1990, la couverture en cuivre du préau a été dérobée. La nef est couverte par un toit à longs pans, le chœur par une croupe polygonale et le clocher couvert de cuivre finit par une flèche polygonale.

     

    La chapelle de Montmarin, un peu d'histoire

    Statut, intérêt et protection

    Remarquable édifice de la reconstruction des années 1950 avec une galerie inédite en forme de cloître ; œuvre de Jean-Marie Froidevaux.

    Henri Jadart et Albert Baudon, L'Ancien village de Montmarin (canton de Rethel, Ardennes), notice sur son terroir, sa seigneurie et son église, Dole : L. Bernin, 1897, 45 pages

    Les ruines de la chapelle sur le site du Ministère de la Culture

     


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